4 Dures Réalités D'Un Agent De Bord
Quand je dis au monde que je suis agent de bord, il y a toujours une série de remarques et de questions qui suivent. Il y a aussi souvent pleins de préjugés. Plus souvent qu’autrement, les personnes ne voient que le positif de la job et le côté ‘’glamour’’. Laissez-moi vous dire que les situations les moins ‘’glamour’’ que j’ai vécu étaient lorsque je travaillais.
C’est vrai que notre travaille comporte une multitude d’avantages et c’est peut-être pourquoi les gens ont tendance à oublier le revers de la médaille.
Alors voici quelques réalités de la vie d’un agent de bord.
1. Avoir un horaire imprévisible
Premièrement, l’horaire d’un agent de bord est très différent de quelqu’un qui a une job de 9 à 5. En fait, dans les premières années, on est en réserve. Donc on a un horaire mensuel, avec des journées qu’on est sur appel pendant 12 heures. Dans le mois, on a des journées de congé flottantes (que la compagnie peut bouger) et 5 jours de congés garantis. Avec toutes ces composantes, ça fait que c’est difficile d’organiser et de prévoir nos semaines. La plupart du temps, on se fait appeler seulement quelques heures avant le vol auquel nous avons été assignés, donc cela ne nous laisse pas beaucoup de temps pour se préparer. Des fois, on peut se faire appeler pour un ‘’turn’’ (un vol où on opère l’aller et le retour dans la même journée), mais on peut aussi se faire appeler pour une rotation qui dure 7 jours.
Aussi, lorsqu’on est en réserve, on peut se faire appeler à 2h00 du matin pour aller opérer un vol à 6h00. Nous sommes des experts lorsque vient le temps de travailler avec peu ou pas de sommeil.
2. Travailler des heures qui ne seront pas payées
La paie des agents de bord est basée sur nos crédits de vol. En autre mots, nous sommes payés lorsque les moteurs de l’avion sont en marche et c’est tout. Le problème est que nous travaillons même lorsque les moteurs de l’avion ne sont pas en marche, mais nous ne sommes pas payés pendant ce temps-là.
Avec les crédits de vol, il y aussi notre ‘’temps en devoir’’. Le temps en devoir compte les heures que nous travaillons du moment où nous effectuons nos vérifications pré-vol jusqu’à ce que l’avion atterrisse à notre destination finale ou revienne à Montréal dans le cas d’un ‘’turn’’.
Avant chaque vol, les agents de bord doivent effectuer des vérifications pré-vol liées à la sécurité. Nous devons les commencer entre 1 heure et 1 heure et demie avant l’heure du vol et cela fait partie de notre temps en devoir. En fait, ces vérifications sont une grosse partie de notre travail et nous ne sommes pas rémunérés pour cette tâche, car les moteurs de l’avion ne sont pas encore en marche. Également, lorsque les passagers débarquent de l’avion, nous ne sommes pas payés également. Quelques fois, il y a des passagers qui requièrent des chaises roulantes et parfois on peut attendre longtemps après que les moteurs se soient arrêtés. Aussi, lorsqu’il y a des délais, des annulations de vols, de problèmes mécaniques ou des problèmes avec les aéroports, nous ne sommes pas payés pour le temps supplémentaire, alors nous ne sommes pas plus contents que vous lorsque cela arrive.
3. Avoir des longues journées de travail et peu de sommeil
Les agents de bord ont généralement des journées de travail qui vont toujours au-delà de 8 heures. Légalement, les agents de bord peuvent travailler jusqu’à 14 heures en devoir d’affilées lorsque nous sommes au départ de notre base (Montréal pour ma part). Lorsque nous partons d’une destination, notre journée de travail peut aller jusqu’à 16 heures en devoir. C’est le double du nombre d’heures d’une personne qui a un emploi traditionnel. En plus des longues heures de travail, on rajoute les décalages horaires et le simple fait de travailler en altitude, ça fait des journées épuisantes. Également, comme dit dans le point précédent, seuls les crédits de vol sont payés, alors souvent nous travaillons pendant 14 heures, mais nous ne sommes payés que pour 11 heures. C’est pourquoi un agent de bord travaille entre 65 heures et 85 heures par mois, c’est parce qu’on parle seulement des heures de vols et non des heures en devoir.
4. Se faire prendre pour des serveurs de l’air
Je pense que la majorité de la population pense que les agents de bord sont des serveurs dans un avion. Et je peux comprendre que c’est l’impression qu’on peut laisser aux passagers lorsque les vols se déroulent sans pépin, car ils nous voient seulement leur donner des boissons et des repas. Cependant, la responsabilité première d’un agent de bord est la sécurité des personnes à bord de l’avion. Lorsqu’on arrive à l’avion une heure avant les passagers, ce n’est pas pour préparer les repas des passagers, c’est pour faire des vérifications de sécurité.
Les agents de bord savent quoi faire en situation de feu, de dépressurisation, d’atterrissage d’urgence, d’amerrissage et autres situations d’urgences.
Malgré tout cela et les situations qui peuvent arrivées en vol, je pense que j’ai un des plus beaux métiers du monde, car il me permet de découvrir des endroits et des personnes extraordinaires.
* Les propos dans cet article reflètent ma réalité et peut différer selon les compagnies aériennes.
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